Blog des militants socialistes de Seine-Maritime qui se reconnaissent dans la motion "Maintenant la Gauche !" déposée par Emmanuel MAUREL lors du Congrès de Toulouse du Parti Socialiste.
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20, 21 et 22 juin Rencontre nationale des socialistes contre l’austérité à Bellerive-sur Allier (03) Inscrivez-vous : bellerivejuin2014@orange.fr Organisez dès aujourd’hui les déplacements à partir de vos départements |
Le premier mai est lié à la lutte du mouvement syndical pour l’instauration de la journée de huit heures, d’abord aux États-Unis le premier mai 1886 à Chicago (manifestation durement réprimée par la police). La deuxième internationale socialiste décide le 20 juillet 1889 de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif cette réduction de la journée de travail à huit heures. En France, le 1er mai 1891, à Fourmies dans le Nord, la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts. La premier mai devient depuis cette époque une journée internationale de solidarité des travailleurs. En 1947, le 1er mai devient en France, dans le code du travail, un jour férié chômé et payé pour tous les salariés sans conditions.
Le premier Mai, il s’agit de fêter le Travail et les travailleurs !
Le Travail est depuis les origines une valeur à laquelle le mouvement ouvrier se réfère. La CGT, créée en 1895, se dénomme d’ailleurs Confédération générale du travail tout comme la CFDT, créée en 1964, s’appelle Confédération française démocratique du travail.
La droite extrême a voulu détourner le sens du premier mai. En 1941, Pétain a instauré officiellement le 1er Mai comme « la fête du Travail et de la Concorde sociale », d’autant que le 1er mai coïncidait aussi avec la fête de la saint Philippe, prénom de Pétain. L’objectif majeur du corporatisme institué par Pétain, c’est de vouloir gommer l’opposition Capital / Travail, et donc de remettre en cause l’indépendance des organisations syndicales de salariés.
Dans la rue les 1er et 15 mai
Ce qui pèse aujourd’hui ce n’est pas le coût du Travail mais celui du Capital, les dividendes des actionnaires qui n’ont pas cessé d’augmenter malgré la « crise » d’un monde dominé par la finance. L’erreur faite par le gouvernement aujourd’hui est de vouloir baisser le coût du travail au lieu de s’en prendre à la finance.
Le premier mai sera la première occasion de manifester notre refus de l’austérité, notre refus du plan Valls. Le 15 mai, les grèves et rassemblements de la Fonction publique en seront une autre. Les « socialistes contre l’austérité » qui sont de plus en plus nombreux à s’exprimer seront dans la rue les 1er et 15 mai !
S’il apparaît possible de « limiter » la hausse du chômage dans la catégorie A des demandeurs d’emploi et faire baisser le chômage des jeunes de moins de 25 ans c’est à coup d’emplois aidés. Quant aux catégories B et C elles continuent de pointer en grand nombre à Pôle emploi avec 40 000 inscrits supplémentaires en septembre 2013.
Il serait d’ailleurs surprenant de voir le chômage baisser alors que depuis un an ce ne sont pas moins de 1 087 plans sociaux qui se suivent. Les patrons n’ont pas perdu une seconde pour utiliser à plein régime les flexibilités offertes par la loi du 14 juin 2013 adoptée, hélas, par notre gouvernement transposant l’ANI de janvier. Loin d’inverser la courbe du chômage cet accord national interprofessionnel est devenu générateur de précarité et de chômage.
Le Monde daté du 22 novembre titrait en UNE « Explosion du nombre de CDD courts de moins d’un mois ». En effet, selon les données corrigées publiées le 21 novembre par le ministère du travail, au premier trimestre, plus de 83 % des recrutements dans les entreprises de plus de dix salariés ont été faits en CDD. Pour l’Urssaf, qui prend en compte l’ensemble des entreprises, ce sont même plus de 86 % des contrats signés actuellement qui sont en CDD. Un record absolu depuis 2000 ! Ce sont désormais 4,2 millions de salariés qui sont à temps partiels, 18,6 % des salariés, soit trois fois plus qu’au début des années 1970. Cet ANI sensé lutter contre la précarité et la sécuriser l’emploi tourne à un vrai fiasco. On nous a menti, on nous a trompés !
Il faut établir un « quota maximum » de 5 % de CDD et intérim dans chaque entreprise. Le dernier rapport du CESE sur le temps partiel met en garde contre l’explosion des temps partiels et propose aux politiques publiques de les encadrer. La promesse d’une loi contre les licenciements abusifs et boursiers n’est toujours tenue. En dépit de l’ANI, du CICE, de la BPI, il n’y a pas de redressement productif car le TUCP (taux d’utilisation des capacités productives) est délibérément maintenu bas par les employeurs et leurs actionnaires à 70 %. D’autant que la consommation des ménages stagne ou baisse faute de pouvoir d’achat. Ils Employeurs et actionnaires préfèrent produire moins pour gagner plus alimentant massivement le chômage de masse. Le MEDEF y a intérêt pas les salariés.
Une bonne politique de gauche doit rompre avec l’austérité, celle de faire 15 milliards d’économies jusqu’à 2017. Cela signifie un quinquennat d’économies et de privations. Loin des promesses de campagne : deux ans d’effort et trois de redistribution. Chaque euro utilisé à rembourser la dette, c’est chaque euro qui manque à l’investissement public, à la relance, à l’emploi et qui nous maintient dans la crise.
Les contrats aidés, contrats de génération et emplois d’avenir sont des pansements bienvenus mais ils ne remédient pas au chômage de masse qui touche 5 millions de personnes. On ne peut lutter contre le chômage de masse sans engager une réduction du temps de travail vers les 32 heures hebdomadaires, sans perte de salaire. Le partage du travail est incontournable pour inverser la courbe du chômage durablement avec des emplois nombreux et de qualité.
Travailler moins, mieux, TOUS pour gagner plus TOUS !
Article de Tuncay Cilgi
Le 13 mars, la CFDT, FO, la CTFC et le MEDEF ont convenu d'un projet d'accord sur la « revalorisation des retraites complémentaires ». Les pensions versées par au titre des régimes Arrco (ensemble des salariés) et Agirc (cadres) seront détachées de l'évolution des prix dès le 1er avril. Une décision qui conduit à une baisse du pouvoir d'achat pour 11 millions de retraités. Cette mesure, conçue pour assurer un rééquilibrage financier du système, constitue un précédent inquiétant dans la perspective d'une réforme du régime général.
Le protocole que des organisations syndicales s'apprêtent à signer s'inscrit dans la continuité des politiques de dévalorisation des pensions commencées sous le gouvernement d'Édouard Balladur en 1993. Le calcul du montant des retraites avait été alors réorganisé afin qu'elles n'évoluent plus en fonction des salaires. Ces décisions lourdes de conséquences pour le niveau de vie des retraités sont accomplies au nom de la sauvegarde du financement du système par répartition.
En l'absence d'une croissance suffisante, en présence d'un chômage de masse, l'abaissement du niveau des pensions constitue une variable d'ajustement comptable. Il s'agit pourtant d'une mesure inefficace et injuste pour les salariés. En effet, la désindexation prévue par le projet d'accord ne rapportera que 2,1 milliards sur les 8,3 milliards de besoins de financement prévues en 2017. De plus, les retraites sont une rémunération indirecte de l'activité salariée, les diminuer revient à dévaloriser le travail producteur de richesse.
Il existe pourtant des alternatives. La première est de mener une politique de l'emploi ambitieuse. Alors que les salariés à temps complet travaillent en moyenne 39,5 heures, il convient de faire respecter les 35 heures hebdomadaires. La réduction du temps de travail entreprise par le gouvernement de Lionel Jospin entre 1997 et 2002 est à l'origine des deux tiers des 2,4 millions emplois créés au cours des trente dernières années. En augmentant le nombre d'actifs occupés, on accroit le volume des cotisations collectées et assure des ressources supplémentaires pour le financement du système.
La deuxième est de partager les richesses. La part des cotisations employeurs dans le paiement des cotisations sociales retraites connaît une tendance à la baisse qu'il est nécessaire inverser. Les exonérations de cotisations sociales patronales sont coûteuses pour l'État et n'ont aucun effet significatif sur l'emploi. En y mettant fin et en revalorisant les salaires, on augmente la contribution des profits aux pensions et on assure aux retraités un niveau de vie à la hauteur de leur participation à l'effort productif.