Blog des militants socialistes de Seine-Maritime se reconnaissent dans la motion "Maintenant la Gauche !" déposée par Emmanuel MAUREL pour le Congrès de Toulouse du Parti socialiste.
L'imitation fait rire. Un membre de la gauche du PS imagine, hilare, la future campagne de Dominique Strauss-Kahn: il se penche en arrière, les bras en l'air, comme sur une luge qui dévale trop vite une pente très raide. Attention à la chute que rien n'arrête… Inutile de dire que, dans ce courant-là, la candidature à la présidentielle du directeur général du Fonds monétaire international ne convainc pas. Alors on fait front pour mettre en doute l'évidence d'une candidature de DSK, répétée par ses partisans comme une stratégie de communication.
DSK est à Paris ce week-end pour la réunion du G20. Sa parole est attendue par presque tout le monde… «J'attends de lui un éclairage sur les positions du FMI par rapport au G20. Pas grand-chose n'a évolué depuis la crise», commente nonchalamment le leader de l'aile gauche du PS, Benoît Hamon. Évidemment, ce n'est pas le seul sujet qui préoccupe les socialistes. DSK veut-il être le candidat du PS pour 2012? «Pour être candidat à la présidence de la République, il faut être partie prenante du combat», explique l'ancien ministre Henri Emmanuelli, qui était jeudi l'invité du «Talk Orange-Le Figaro». «On ne débarque pas un jour en disant : “j'ai réfléchi”». Attendre le retour de l'homme providentiel, très peu pour le député des Landes. Le PS «a tout le temps un imam caché. On a eu Jacques Delors, on a eu Lionel Jospin, maintenant Dominique. Bon, ça va», s'amuse-t-il en évoquant l a tradition chiite où un imam attend, caché, l'heure de son retour.
Malgré les sondages très favorables, DSK ne serait pas, selon lui, le meilleur des candidats. «Il a des qualités, poursuit Emmanuelli, il plaît pas mal à l'électorat de droite mais il déplaît à une partie de l'électorat de gauche. Or pour être élu, il faut d'abord rassembler tout son camp. De ce point de vue-là, il n'est pas le mieux placé». Le détail des enquêtes d'opinion ne le confirme cependant pas: pour l'instant, DSK ne rencontre aucun problème de reports de voix. «Les sondages, je n'y crois pas trop», réplique-t-on au sein de la gauche du PS en rappelant les mauvais pronostics précédents: Balladur élu en 1995, Jospin en 2002 et Royal en 2007…
«Si c'est DSK, on aura des divisions fortes au sein du PS. Et le lendemain de sa candidature, le reste de la gauche fera campagne contre lui», promet un membre de la direction. Il est vrai que les Verts comme les communistes ont déjà fait part de leurs réserves, sans parler de Jean-Luc Mélenchon. Sur le fond, l'aile gauche veut défendre un projet de transformation sociale qui «ne se résume pas à une stratégie de croissance et de réduction de la dette» .
Au contraire de DSK, la première secrétaire Martine Aubry serait plus compatible avec le reste de la gauche et l'élaboration d'un «autre modèle» de société. C'est la ligne qu'elle défend. C'est donc vers elle que se tournent les regards. «Quand on veut être candidat, soit on assume, soit on travaille sur une alternative», commente le secrétaire national aux services publics Razzy Hammadi. «Martine Aubry travaille.» Après les cantonales de mars, elle doit finaliser le projet du PS.
Si on attend un signe, c'est donc un signe de la première secrétaire, qui reste bien mystérieuse. Mais on veut croire qu'elle se prépare. «Vous ne voyez pas le mouvement!», assure un des responsables du courant. «Elle sera candidate.» Les appels explicites à sa candidature se sont multipliés, d'Henri Emmanuelli à Benoît Hamon. Sans effet pour l'instant. «Je lui parle tous les jours, je ne suis pas en souffrance de confidences», glisse Hamon. Si Martine Aubry renonce au bout du chemin, c'est sans doute lui qui pourrait représenter la gauche du PS dans les primaires. Sans illusion.
source : http://www.lefigaro.fr